Philosophie

J'ai déouvert la philosophie au début de mon année de Terminale. J'avais reçu de nombreux échos qui la faisaient passer pour une matière ultra difficile, incompréhensible, et même parfois, il y en avait qui avaient remis en doute son utilité (!). Je pensais alors que j'étais définitivement condamnée à couler incessamment sans que rien ne puisse m'aider à comprendre, et que mon bac, eh bien je n'allais pas l'avoir. Je commençais donc l'année avec une démotivation totale et des envies de dormir pendant que mon excellent prof commençait à blablater pendant deux heures. Au fur et à mesure que les semaines ont passé,  j'ai appris à croire certaine chose, et dès lors que j'ai commencé véritablement à me poser des questions existentielles, j'ai enfin compris. Pas compris l'intégralité de mes cours, non. J'ai compris pourquoi il était nécessaire de philosopher au cours de notre dernière année de lycée, et pourquoi c'était même indispensable. Tout d'abord, il a fallu un peu plus de 4 mois pour que j'obtienne, sans aucune aide, un magnifique, un merveilleux, un extraordinaire 13/20 à mon bac blanc de philo. "Suis-je l'esclave de mes désirs ?", c'était ça la dissert pour laquelle j'avais opté. Mon prof m'a même félicitée, et j'ai été très fière de pouvoir lui prouver que je pouvais faire quelque chose de bien et qu'un quelconque examinateur avait bien voulu me récompenser par une bonne note. Puis j'ai commencé à montrer un réel intérêt pour cette matière qui me semblait intéressante, mais surtout, ce qu'elle avait cette matière, et qu'aucune autre n'avait, c'était le fait de pouvoir nous questionner au lieu d'apprendre de bêtes formules (comme en maths, au hasard...). Ma vie a donc pris un autre sens. Certains moments, j'arrivais à me remettre en question, à réfléchir, à me concentrer, ce qui prouvait que je pouvais avancer en matière de réflexion, personnelle ou non. Je tiens tout de même à préciser qu'il est bien, même selon moi, indispensable de retenir des arguments et des théories de philosophes afin d'avoir des connaissances de base. La philo est peut-être intéressante, en tout cas, elle reste quand même difficile d'accès. Je ne sais pas combien d'heures j'ai pu apprendre les théories de ce cher Descartes et de ce cher Freud (sans oublier les fameux sceptiques, stoïciens et tout le tralala), ainsi que les innombrables mots de vocabulaire (constructivisme, déterminisme, solipsisme, matérialiste, monisme, déontologisme, phénoménologie... et j'en passe; tous ces beaux mots qui rendent mon cours d'autant plus intéressant), mais ce dont je suis sûre, c'est que j'en ressors avec plein de connaissances, certaines inutiles, je l'avoue, mais certaines essentielles. Si je n'avais pas découvert la philosophie, je n'aurais malheureusement pas connu le dilemme du tramway (ah cette délicieuse Morale... !), ni la psychanalyse (connaître de quoi est composé notre inconscient afin d'expliquer nos rêves, les névroses et les actes manqués, c'est tout à fait passionnant n'est-ce pas ?), ni l'illusion du libre-arbitre (alors, on est libres, oui ou non ? :), ni un tas d'autres choses. Philosopher ne nous rend pas forcément plus intelligent, mais en tout cas, ce dont on est sûr, c'est qu'elle ne nous rend pas ignorant. On ne peut qu'apprendre des choses. Pour moi, la philosophie, c'est un puits profond  qui récèle des milliers de questions les plus captivantes les unes que les autres et qui rassemble de nombreux Hommes autour et qui explorent ce puits, à la recherche des questions auxquelles ils sont désireux de trouver une ou des réponses. Ce puits, on n'en voit jamais la fin, car il y a toujours des questions. Outre la métaphore, parfois, onpeut trouver ridicule une question car la réponse nous semble aux premiers abords évidente. Puis à mesure que l'on étudie en profondeur cette question, qu'on se turlupine littéralement le cerveau afin d'arriver à une réponse concrète, on se rend finalement compte que la réponse évidente à laquelle on pensait n'est en réalité pas celle que l'on écrit finalement à la fin de la copie. Ça, je peux vous dire que ça m'est arrivée à chaque fois que je rédigeais une dissertation de philo. La première de l'année, je m'en souviens très bien, c'était "Peut-on penser ce qu'on veut ?". J'ai eu le plaisir, de répondre en toute sincérité, dans ma conclusion, que non, on ne pouvait pas vraiment penser ce qu'on voulait. Surprenant, non ? Quand on plonge dans la philosophie, on s'aperçoit que non, il est tout à fait correct d'envisager toutes les réponses possibles. D'ailleurs, mon prof m'avait dit que je pouvais, dans une dissertation (surtout PAS dans une explication de texte !) émettre n'importe quelle idée, n'importe quelle hypothèse à condition que l'on ait des arguments et que l'on justifie systématiquement ce que l'on essaye de dire. On pourrait penser que c'est absurde, car à la base, une question de philo, c'est fait pour donner une réponse unique, qui est concrète et vraie. Mais en fait, dans le cadre du scolaire bien sûr, les profs ne notent pas en fonction de la réponse finale. Ils notent nos idées, nos arguments, (éventuellement nos exemples) et notre capacité d'analyse. Pour conclure, je ne suis pas en train de faire un éloge de la philosophie, ni un blâme, j'essaye juste de montrer, à partir de mon point de vue, que tout le monde est capable de percevoir un intérêt dans cette matière, du moins les questions qui en découlent, et qu'il faut arrêter de croire que la philosphie est inaccessible et trop compliquée. Elle n'est peut-être pas simple, mais elle n'est pas insurmontable. La preuve, je connais de nombreuses personnes qui arrivent à avoir de bonnes notes, même des personnes, qui à la base, se sentaient perdues). Alors tout ce que je peux dire, au moins aux futurs élèves de Terminale (et en particulier les littéraires :), c'est qu'il ne faut en AUCUN cas se décourager et croire qu'on peut réussir ! 

"On ne peut apprendre la philosophie, on ne peut qu'apprendre à philosopher" Kant