Le ballet

La salle était plongée dans la pénombre. Personne ne parlait, tous les gens étaient assis sur leur siège immobiles, attendant que le spectacle commence. C'est alors que le rideau rouge se leva. Une jeune fille avec un tutu blanc, une couronne et des pointes. Une maigreur terrible. Un visage surmaquillé. Elle jouait le cygne blanc dans le Lac des Cygnes. Nous attendîmes qu'elle se levât lentement, déployant ses longs bras, et la musique démarra. Une douce symphonie résonna dans nos oreilles et monta jusqu'à notre cerveau.  Elle se mit à danser, avec de délicieuses postures, de magnifiques gestes, le tout avec une lenteur impressionnante. Son tutu virevolta à chaque déboulé. Elle exécuta une arabesque, puis un entrechat, ainsi qu'un piquet tourné. On ne voyait qu'elle, telle une étoile dans le ciel, scintillante. Les flashs des appareils photos ne s'arrêtaient jamais. Elle fit une majestueuse pirouette fouettée puis enchaîna avec un grand jeté, suivi d'un somptueux relevé. Tout à coup, d'autres danseuses surgirent de chaque côté, et ce fut un spectacle encore plus vivant, presque fantasmagorique et féerique. Nos yeux s'éparpillèrent et nous nous laissâmes bercés par la mélodie fabuleuse qui faisait vibrer l'assemblée. Les heures s'écoulèrent, interminables, et bientôt, il y eut une véritable nuée d'applaudissements. 

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